Waterzoï (soupe de poisson)

Un peu d’histoire : le waterzoï

« Le waterzooï gantois, tradition du Moyen Age

Le recette de ce plat traditionnel des régions de Flandre date de l’époque du Moyen Âge. Elle vit le jour au XIIIe siècle, dans la ville de Gand, et plus précisément sur ses pittoresques quais et canaux. Le waterzooï est devenu depuis un plat emblématique de la cuisine belge. Voici son histoire.

A l’époque, il est nécessaire de réguler le niveau de l’Escaut. Un barrage et un moulin sont érigés. Le moulin fonctionne régulièrement et les déchets de blé se trouvent déversés dans la rivière. Cela ne manque pas de susciter l’intérêt des poissons d’eau douce qui se multiplient à proximité du site. C’est alors une aubaine que saisissent les riverains. Le cours du poisson diminuant, il devient plus accessible aux foyers flamands de toute la région. C’est alors que les recettes à base de poissons s’imaginent permettant d’utiliser les produits de la pêche du jour. Ce n’est qu’avec la raréfaction des poissons de rivière au début du XXe siècle que le poisson a été remplacé par du poulet pour donner naissance au waterzooï de poulet à la gantoise.

Etymologiquement, water signifie « eau » et zooi est dérivé du verbe zooien qui signifie « bouillir ». Attesté dans les livres de cuisine dès 1642, le waterzooï est donc un mets mijoté, comme l’est la matelote (bouillabaisse) française ou le stew (ragoût) britannique. D’abord dans une grosse marmite placée dans l’âtre, la tradition va se perpétuer ensuite dans des mijoteuses lorsque les plans de cuisson à hauteur de la taille feront leur apparition dans les cuisines. Des légumes en julienne y seront rajoutés par la suite avec l’apparition des potagers.

De bonnes manières bourgeoises

Le potager est à l’origine de la cuisine moderne du XIXe siècle et la popularité du plat va grandir avec elle. Le waterzooï se retrouve en bonne place dans les traités d’économie domestique qui se multiplient afin d’éduquer les jeunes filles de bonnes familles bourgeoises aux exigences de la bonne tenue d’une maison et aux vertus de l’épargne. Le waterzooï rencontre alors particulièrement bien cet objectif : il est à la fois un plat de résistance et son bouillon peut servir de base à un consommé, moyennant une conservation au frais en cave. On n’a pas encore imaginé le réfrigérateur à l’époque. Enfin, il peut également servir de base à des fonds, utiles pour une foule de préparations.

Ancré dans notre culture

Il est plusieurs fois question du plat dans Astérix de René Goscinny et Albert Uderzo, qui avaient l’art de truffer leurs bandes dessinées de clins d’œil. Le waterzooï est ainsi cité, en 1979, dans l’épisode « Astérix chez les Belges » où la spécialité est préparée par un Belge du nom de Vandécosmetix. Il est à nouveau évoqué un peu plus loin dans la narration, lors du combat final. Les auteurs parodient L’Expiation, le poème de Victor Hugo figurant dans Les Châtiments. Ainsi, le fameux vers « Waterloo, Waterloo, morne plaine ! » est détourné pour offrir cette succulente déclamation : « Waterzooie, Waterzooie, morne plat ! »

Alessandra d’Angelo« 

Une recette du magazine Régal

Ingrédients, pour 2 personnes

  • 2 pavés de saumon
  • 2 pavés de cabillaud
  • 1 filet de haddock fumé
  • 4 carottes
  • 2 pommes de terre
  • 2 blancs de poireau
  • 1 oignon
  • 20 cl de vin blanc
  • 3 jaunes d’oeufs
  • 150 g de crème fraîche épaisse
  • 1 citron
  • 30 g de beurre
  • 1/2 bouquet de persil
  • 6 brins de cerfeuil
  • Sel et poivre

La recette

Eplucher les carottes, les pommes de terre et l’oignon. 

Les couper en morceaux, ainsi que les blancs de poireaux.

Faire revenir les légumes avec le beurre dans une cocotte pendant 10 min sur feu doux.

Verser le vin, saler et poivrer puis couvrir d’eau.

Poursuivre la cuisson pendant 20 min.

Couper le saumon et le cabillaud en morceaux.

Enlever la peau du haddock et le couper également en morceaux.

Plonger les morceaux de poissons dans la cocotte et poursuivre la cuisson pendant 10 min.

Presser le citron.

Mélanger le jus, les jaunes d’œufs, la crème fraîche et une louche du jus de cuisson.

Reverser dans la cocotte et faites épaissir sur feu doux pendant 4 min.

Ajouter le persil et le cerfeuil ciselé, rectifiez l’assaisonnement et servir.

N.B. Pour que la recette soit économique, je n’ai cuisiné que du cabillaud.

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