Poulet scarpariello

Un peu d’histoire : la cuisine italo-américaine

« S’il y a une chose pour laquelle nous, Italiens, nous avons une attitude mauvaise, doublée d’une certaine arrogance pas discrète du tout, c’est bien à propos de la cuisine italienne à l’étranger.

Tous les plats produits hors de nos frontières sont immédiatement qualifiés d’aberrants, de caricature ridicule, de mauvais goût et, surtout, immangeable.

L’agressivité la plus féroce se déploie sur la cuisine italo-américaine : si vous êtes horrifiés par des associations improbables comme creamy-garlic- chicken-pasta, des doses inquiétantes de beurre et de fromage, si vous criez « AIUUUTO » à la vue de spaghetti meatballs et si vous préférez mourir plutôt que goûter une parmigiana sans aubergines et si on vous demande des pepperoni vous sortez 2 jolis poivrons du bac à légumes, la suite va vous intéresser.

Mais ca serait beaucoup plus constructif et, sincèrement, beaucoup plus fair-play de considérer que nous avons sous la chapelle sacro-sainte de la cucina italiana, différentes cuisines italiennes justifiées par autant de situations historiques, sociales et politiques qui ont donné naissance à une véritable identité gastronomique, comme celle de la diaspora italo-américaine. Il s’agit en fait d’une cuisine migrante qui a évolué dans un contexte très particulier.

Entre 1870 et 1970, environ 29 millions d’Italiens ont émigré à l’étranger : la plus grande diaspora volontaire de l’histoire de l’humanité. Environ 5 millions d’entre eux ont débarqué sur la côte Est des États-Unis dans la période qui a suivi l’unification italienne (survenue en 1871).

Les Etats-Unis représentaient un mirage alimentaire, un véritable Pays de cocagne où un choix énorme de produits était disponible alors qui ne l’était pas toujours à la maison.

L’abondance et l’accessibilité soudaines d’ingrédients comme la viande, les œufs, le fromage, les conserves, l’huile d’olive et le café ont jeté les bases des plats riches et opulents que nous connaissons aujourd’hui.

Et avec tous ces ingrédients disponibles, ils ont créé de nouveaux plats, de nouvelles associations, donc, une nouvelle identité construite sur ces mêmes éléments.

Et puis arrive la dépression de 1929 et la crise économique américaine. Les classes moyennes commencent à fréquenter les restaurants italiens, beaucoup moins chers que les autres, et à les apprécier.

Ils adorent ces plats avec beaucoup de sauce tomate, beaucoup d’ail, des polpette grosses comme des pommes, des maccheroni sur la pizza, le poulet omniprésent ( cicken scarpariello, cicken marsala, cicken Vesuvio, cicken parmigiana sans oublier le lit de spaghetti bien cuit qui va avec ) …et la Muffuletta : ça c’est une vraie preuve d’amour envers la richesse agroalimentaire italienne : c’est un sandwich énorme, un pain à la mie assez spongieuse et large comme une assiette, chargé d’ une bonne dose de salade aux olives, pas moins de 250g, surmontées de couches de tout un rayon italien de fromages et charcuteries (250g de chaque, question d’équilibrer) et plus il y a de couches et mieux c’est….

Et c’est à New-York qui se concentre la plus grosse communauté italienne où le véritable mythe pour ses spécialités à été surtout alimenté par des artistes d’origine italienne qui sont devenus des personnalités internationales: le célèbre ténor napolitain de O’ sole mio, Caruso, par exemple, qui a eu un succès fulgurant aux Etats-Unis au début du XX siècle, fréquentait assidûment les nombreux restaurants et cafés du quartier italien newyorkais Little Italy qui, grâce à lui, on attiré d’autres chanteurs et vedettes de l’époque qui aimait y être vus et la presse en parle.

Ou Franck Sinatra, fils d’immigrés italiens, qui fait partie de ces italo-américains de deuxième génération qui cultivent la nostalgie de la mère patrie et de sa cuisine et ils s’en affichent. A propos de lui, le New York Times a consacré dernièrement un article sur sa pâtisserie préférée à New York, Veniero’s, pasticceria e caffé, dans le EAST VILLAGE. Une institution, il paraît, au cœur de Manhattan, au décor vénitien, fondée en 1894 par Antonio Veniero, originaire de Sorrento et ancore aujourd’hui tenue par la même famille.

« Rentrer dans cette pâtisserie –disait l’article- c’est comme accéder à un paysage de rêve de biscuits au beurre, de struffoli, susumelle, pignolate,torroni, cannoli et roccocco’ ».

Ici le crooner était comme à la maison et on lui fabriquait même ses biscuits préférés, i biscotti Regina, que nous avons sous nos yeux et qui sont très populaires aux Etats Unis, beaucoup de blog américains proposent la recette.

Ce sont des petits biscuits secs très anciens, d’origine sicilienne (en honneur à la reine des Deux-Siciles Marie Caroline d’Autriche qui les adorait aussi) croustillants et enrobés de sésame. Dans la pâtisserie trône toujours une photo des années ’80 où Sinatra tient dans sa main un de ces énormes biscuits qu’il demandait qu’on lui fasse surdimensionnés …. Il ne faut pas oublier que nous sommes en Amérique, quand même !

Pour la recette hyper facile :

Prenez de la farine, du beurre, des œufs, du lait, du sucre, du zeste d’orange ou de citron ou les 2 que vous mélangez pour préparer un appareil. Vous laissez reposer au frais pendant 1h. Ensuite, vous formez avec les mains de petits boudins, vous les roulez dans les graines de sésame, vous les enfournez pendant 20-25 min à 180°, il faut qu’ils soient bien dorés.

A’ déguster trempé dans du vin doux de Marsala ou Zibibbo sur la voix de Franck Sinatra, of corse » 

Source : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-cucina-allegra-d-alessandra-pierini/la-cucina-allegra-d-alessandra-pierini-du-dimanche-21-mai-2023-5984410

Ingrédients, pour 2 personnes

  • 2 cuisses de poulet coupées en 2
  • 2 saucisses de Toulouse
  • 2 poivrons
  • 1 oignon
  • 2 gousses d’ail
  • 3 branches de thym
  • 1 bouillon cube de poulet
  • 50 cl d’eau
  • 12,5 cl de vin blanc
  • 1 cuillère à soupe d’huile d’olive
  • Sel, poivre au goût

La recette

Préchauffer le four à 200°C.

Saler et poivrer la viande.

Faire dorer, dans une cocotte, avec l’huile d’olive, le poulet et les saucisses pendant une dizaine de minute jusqu’à obtenir une couleur dorée.

Réserver la viande.

Laver les poivrons et les couper en lanières.

Eplucher l’oignon et le couper en morceaux.

Eplucher les gousses d’ail, enlever le germe et couper en morceaux.

Faire dorer pendant 5 minutes les poivrons, l’oignon, les gousses d’ail et le thym.

Couper les saucisses en 3.

Remettre les viandes dans la cocotte, ajouter le bouillon cube, l’eau et le vin.

Enfourner pour 1 heure.

Bon appétit !

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